Chroniques·Roman

Chronique 151 TRS – Tsunami Girl par Julian Sedgwick et Chie Kutsuwada

Couverture du livre

Résumé : En vacances au Japon chez son grand-père, Yūki, 15 ans, cherche à retrouver sa joie de vivre et à calmer ses angoisses. Son grand-père lui parle de son métier de mangaka, lui montre les planches de mangas qu’elle dessinait, enfant, et parvient même à lui redonner le sourire. C’est alors que l’inimaginable se produit : un immense tsunami approche. Il faut absolument partir. Mais alors qu’ils fuient ensembles le danger imminent, le grand-père de Yūki décide soudain de faire demi-tour…

Tsunami girl est un roman jeunesse qui mélange le manga et le roman, écrit par Julian Sedgwick et illustré par Chie Kutsuwada. Il a été publié chez Bayard Éditions en avril 2023.

Disclaimer : Joyeux Noël.

Douce lecture remplie d’effroi. Vague de tristesse pour fracassant tsunami. Secousse terrestre sur rivage brisé. Tsunami girl est l’histoire de Yūki, une jeune fille de 15 ans, japonaise de par sa mère (un quart vous dira-t-elle), anglaise de par son père, et foncièrement artistique de par Jiro, son grand-père mangaka. Elle le retrouve d’ailleurs à Osama pour les vacances, pour se changer les idées. Car Yūki angoisse, et fait attaque de panique sur attaque de panique. Alors le Japon, les dessins de son grand-père, le bouddha du jardin et un renard familier semblent être tout ce qu’il lui faut pour aller mieux (du moins un peu). Mais voilà que la terre tremble, puissante, et que s’élève la plus grande vague qui ait jamais existé. Elle ravage tout sur son passage, elle engloutit, elle siphonne et puis… la dérive, la survie, et l’après ?

Tsunami Girl est un hommage aux plus de 18000 victimes du tsunami du 11 mars 2011 sur la côte Pacifique de Tōhoku, avec son tremblement de terre de magnitude 9,1 sur l’échelle de Richter (et d’intensité 7 sur l’échelle de Shindo). L’auteur s’inspire de cette tragédie pour y retranscrire l’histoire de Yūki, donc, des survivants et des morts, les mots entourés des planches de manga dessinée par Chie Kutsuwada, puisque Yūki elle même dessine, même si elle a oublié… Half-wave son héros des vagues qui prend vie au fur et à mesure de l’histoire, où lecteur n’arrive plus à se situer entre le réel et le fantastique.

L’auteur rend justice à la culture japonaise, et nous abreuve de légendes urbaines, de fantômes et de kitsune, tandis qu’il aborde des sujets difficiles comme le deuil, le trouble de stress post-traumatique et la maladie mentale de manière générale, la reconstruction aussi… Une ballade triste amère dans les paysages détruits des villes côtières avec la menace de la radioactivité de Fukushima, mais en même temps un superbe hommage à cette région dévastée. L’écriture de Julian Sedgwick est simple mais intelligente, et l’histoire est très aboutie pour un roman jeunesse. Si ce n’est pour l’âge jeune de la protagoniste, j’aurai très bien pu croire que ce roman était destiné à un public plus averti.

Finalement, Tsunami girl laisse une trace indélébile dans mon esprit et conclus mon année de lecture sur un sans faute, ni de trop ni de pas assez, l’écrit bercé par la douceur du style japonais alors même que l’histoire contée est d’une tristesse sans nom. L’ambivalence de cette poésie et des évènements est ce que j’apprécie beaucoup de manière générale dans la littérature japonaise et de celle qui s’en inspire, et Julien Sedgwick remplit parfaitement ce contrat. Les illustrations style manga de Chie Kutsuwada y sont également extrêmement belle et embellissent l’histoire avec justesse.

À lire ou pas ? Un excellent roman jeunesse, entre le fantastique et le réel, les dessins et l’authenticité, un livre à lire assurément.

4,5/5 est ma note pour ce livre.

Et voilà, cette chronique est dès à présent terminée, j’espère qu’elle vous aura plu ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de roman jeunesse mais celui-ci ne m’a pas déçu ! J’ai un peu du mal à en lire maintenant, mais je pense que c’est parce que je grandis (malheureusement…). Si ce livre vous intéresse, que vous l’avez lu ou que vous voulez juste discuter, n’hésitez pas à laisser un petit commentaire 🙂 Et surtout…

… Bouquinement vôtre, Jade

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